Les différentes clefs pour bien apprendre
Apprendre est un processus naturel qui nous pousse dès notre plus jeune âge vers l’acquisition de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences (apprendre à marcher, apprendre à parler…) afin d’explorer et de maîtriser le monde qui nous entoure.
Bien que nous apprenions tout au long de notre vie, les bébés / enfants ont un cerveau plus malléable qui leur permet d’engendrer/d’assimiler plus de connaissances d’un coup / plus vite.
Nous apprenons sans cesse, même sans s’en rendre compte de multiples façons différentes, et pas seulement derrière un pupitre.
La pédagogie c’est l’art de transmettre un savoir. Nul besoin d’être un expert dans un domaine bien précis pour transmettre un savoir ; une seule recette : la pédagogie ! En effet on pense souvent qu’avoir un très bon niveau dans un domaine suffit à faire un bon professeur… c’est une erreur ! Le bon professeur est celui qui sait adapter ses contenus à l’élève qui se trouve en face de lui, c’est celui qui sait comment s’y prendre pour inscrire durablement les connaissances qu’il transmet à ses élèves. Un bon professeur connaît donc bien ses élèves et sait faire preuve d’imagination pour proposer différentes façons d’aborder un même sujet. Contrairement au système scolaire actuel qui attend encore trop souvent que les élèves s’adaptent à son fonctionnement (beaucoup de par cœur, de réponses préfaites, parfois pas assez de pensée libre, peu de moyens pour les activités pratiques), le pédagogue sait adapter les différentes méthodes qu’il connaît pour transmettre ses savoirs.
Différents rythmes d’apprentissages
Nous l’avons rapidement évoqué précédemment, nous apprenons à travers diverses situations de la vie de tous les jours et pas seulement assis sur les bancs de l’école. En effet nous avons appris à marcher, à parler bien avant l’école. Si nous n’avons pas eu besoin d’un professeur attitré pour nous transmettre ces connaissances c’est parce que notre cerveau est programmé pour emmagasiner des connaissances, faire des déductions, utiliser la logique, notamment grâce à l’imitation et aux expériences.
Il faut également rappeler un point important : nous n’apprenons pas tous au même rythme ni de la même façon. Certains marchent à 10 mois, d’autres à 15 mois, certains entrent dans le langage plus tôt que d’autres, etc… Peu importe l’âge et le temps qu’il a fallu y consacrer, pourvu que ces apprentissages se soient déroulés sereinement, ainsi ils s’inscriront durablement.
Enfin un dernier postulat (et pas des moindres): Nous apprenons mieux ce qui nous touche, ce qui nous intéresse, ce qui nous plait. J’en veux pour exemple votre chanson préférée : vous l’avez très probablement apprise par coeur, sans que cela ne vous demande un effort particulier. A l’inverse vos tables de multiplications ne vous ont peut-être pas inspiré la même facilité. Ce dernier point est primordial car il sert de clef de voûte au pédagogue. Pour transmettre un savoir il faut que les deux parties soient intéressées et investies (l’une par la volonté de transmettre, l’autre par la volonté d’apprendre). C’est sur ce point qu’il y a sûrement le plus de travail à faire : réconcilier les élèves avec l’intérêt que représentent pour eux les apprentissages scolaires (souvent bien éloignés de leur vie pratique quotidienne). Tant que ces apprentissages n’ont à la fois pas de sens concret pour eux (connaître Pythagore à part pour le contrôle de maths ça ne semble pas une priorité à 12 ans) et ne touchent en rien (ou si peu) leur intérêt personnel ils ne pourront y consacrer ni l’énergie pour se pencher dessus ni la mémoire pour retenir ce savoir. Pour mener à bien son projet le pédagogue doit donc créer du lien entre l’intérêt de l’enfant et l’objet de sa leçon.
Différentes méthodes d’apprentissage
Il y a un rapport indéniable entre le corps et la mémoire. Nos souvenirs sont souvent associés à des impressions sensorielles (un parfum, une saveur, une texture, une image, une chanson…). Les stimulations sensorielles vont donc activer ou réactiver la mémoire (c’est l’effet de la fameuse “madeleine de Proust” : en croquant dans cette madeleine tous les souvenirs de jeunesse de l’auteur lui reviennent en mémoire).
Ayant tous une sensibilité différente nous employons chacun des techniques d’apprentissage et de mémorisation différentes en privilégiant un sens plutôt qu’un autre. Chaque profil est différent et parfois notre mémoire répond à plusieurs sens. Nous en distinguons 3 principaux :
La mémoire visuelle: c’est une mémoire photographique, qui permet à des images de s’ancrer durablement dans notre mémoire pour retenir des informations.
Si vous avez une mémoire visuelle misez sur la calligraphie, des couleurs, la mise en page, utilisez des schémas, des dessins, des graphiques, etc…
La mémoire auditive: c’est une mémoire de l’oreille, qui retient et peut répéter facilement ce qui a été dit, entendu. Cette mémoire s’attache aux mots, aux intonations, à la musicalité d’une phrase, etc… N’hésitez pas à répéter vos leçons à haute voix, à vous enregistrer et surtout à bien écouter en cours (une écoute attentive c’est 70% du travail effectué)!
La mémoire kinesthésique: c’est une mémoire du geste, du mouvement, c’est donc le corps qui prime et qui retient les informations. Pensez au chef d’orchestre dont chaque mouvement correspond à une information, imaginez des chorégraphies, etc… Faire du lien entre ce que l’on apprend et ce que l’on a vécu fonctionne très bien !
Attention ! Chaque profil est différent, à chacun de s’approprier sa ou ses méthodes.
Accepter de faire des erreurs
L’un des freins les plus répandus à l’école c’est la peur de l’erreur, peur de se tromper devant toute la classe et de subir les commentaires défavorables de la maîtresse et les railleries des camarades. Pourtant c’est précisément en faisant des erreurs que les informations s’inscrivent plus durablement dans la mémoire. Il suffit de se brûler une fois à une bougie pour se souvenir du danger du feu. Si nous empêchons l’erreur d’arriver, ou si quand elle arrive nous la brimons, nous la moquons, nous la condamnons (par une note, un commentaire négatif, etc..), alors le processus d’apprentissage s’annule aussitôt. Les erreurs sont utiles, il faut donc tâcher de les réhabiliter pour que les élèves, forts de leur curiosité naturelle, ne se démotivent pas en les rencontrant.
Pour que les erreurs ne constituent pas un blocage pour l’apprenant, il est primordial qu’il puisse les comprendre (où me suis-je trompé?) et les résoudre par lui-même (pourquoi me suis-je trompé?). Si un intervenant extérieur souffle toujours la bonne réponse le principal concerné ne saura jamais comment accéder à cette réponse par lui-même.
C’est donc tout son rapport à l’erreur qu’il faut revoir ! Les erreurs ne sont pas nos ennemies mais bien celles qui nous guident assurément vers le chemin du savoir.